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Récap techno de la semaine - № 275 - Apple M1, macOS Big Sur, GitHub sur GitHub, Projet Taara et Teslaquila

13 novembre 2020.

Apple M1

Apple M1 chip.

M1. © Apple.

Le Mac Mini ARM envoyé aux développeurs après le WWDC 2020 comportait une puce A12Z, la même qui équipe l’iPad Pro. On pouvait donc croire que la nouvelle génération de Mac ARM serait équipée d’une déclinaison des puces qui équipent les téléphones et les tablettes. Ce n’est en fin de compte pas le cas : les premiers Mac ARM dévoilés aujourd’hui (un MacBook Air, un MacBook Pro 13 pouces et un Mac mini qu’on n’attendait pas) sont dotés du premier modèle d’une toute nouvelle famille de SoC conçus par Apple. Baptisée M1, la puce octocœur a été développée spécifiquement pour les Mac. Gravée avec la technologie 5 nanomètres, elle comporte un nombre incroyable de 16 milliards de transistors. Ce SoC contient assez classiquement un CPU, un GPU, la gestion des entrées-sortie, un “Neural Engine”, des caches, etc., mais aussi toute la DRAM de l’ordinateur. Apple explique qu’avec la mémoire vive embarquée au sein du SoC, on obtient de considérables gains de performances. Le revers de la médaille, c’est qu’il n’est pas possible d’augmenter la RAM. Ainsi, comme tous les nouveaux modèles sont équipés de (probablement) deux variantes du M1, tous ne peuvent avoir que 8 ou 16 Go de RAM. Si vous avez besoin de plus, il vous faudra attendre de nouveaux Mac ou vous rabattre sur les Mac Intel qui sont toujours commercialisés. Aussi, avec le M1, il n’est pas possible d’utiliser un GPU externe et on ne peut pas gérer un stockage SSD supérieur à 2 To. La bonne nouvelle, c’est que les premiers “benchmarks” qui sortent font état d’excellentes performances. Par exemple, le MacBook Air M1 est plus performant que tous les appareils iOS. En “single-core”, les performances dépassent tous les Mac préexistants, y compris celles du MacBook Pro à Intel Core i9 2,4 GHz de 10e génération. Prometteur.

Apple M1 chip.

Apple Newsroom, “Apple unleashes M1.”

Ars Technica, Corey Gaskin, “Apple dishes details on its new M1 chip.”

MacRumors, Juli Clover, “Apple Silicon chips yesterday, and as of today, the first benchmark of the new chip appears to be showing up on the Geekbench site..”

 

macOS 11.0 Big Sur

Big Sur’s main wallpaper.

Big Sur. © Apple.

Le jour même où Apple livre la version finale de Big Sur, Andrew Cunningham a publié la traditionnelle “Ars Technica review” (liée ci-dessous) qui détaille très en profondeur tous les aspects du nouveau système. L’impressionnant article fait plus de 20 000 mots, ce qui vous garantit au moins 3 heures de lecture si vous ne lisez pas trop lentement… En conclusion, Andrew note que Big Sur est une mise à jour incrémentielle de macOS qui s’appuie sur les bases posées par les dernières versions du système d’exploitation. En dehors du changement de l’aspect visuel pour l’interface (qui se rapproche de plus en plus de celle de l’iPad), il s’agit d’un ensemble de modifications, de mises à jour mineures et d’améliorations sous le capot qui font avancer la plateforme sans la changer radicalement. Big Sur est avant tout la version destinée à accompagner la transition vers les puces ARM, notamment avec Rosetta 2 qui permet la compatibilité sur Mac M1 des applications conçues pour Mac Intel, en traduisant à la volée les instructions x86-64 en instructions ARM64. On notera aussi que cette version numérotée 11.0, et non 10.16, signe la fin de la saga OS X (qui devint macOS en 2016 avec 10.12).

Ars Technica, Andrew Cunningham, “macOS 11.0 Big Sur: The Ars Technica review.”

 

Le code source de GitHub sur… GitHub

GitHub mug.

© GitHub.

Le développeur et militant de la protection de la vie privée Resynth1943 a annoncé que le code source de GitHub avait été divulgué sur GitHub lui-même, dans le dépôt DMCA. Mais dans les faits, il s’agissait du code de GitHub Enterprise Server et non celui du site web de GitHub lui-même (ce qui n’est pas moins grave, mais plus précis). Le PDG de GitHub, Nat Friedman, a expliqué que GitHub a accidentellement fourni à certains clients un tarball complet et non obscurci de GHES il y a quelques mois ; et c’est ce code qui a été déversé dans le dépôt public DMCA de GitHub (en usurpant au passage l’identité de Nat Friedman). En choisissant spécifiquement ce dépôt, Resynth1943 voulait faire passer un message, car c’est le dépôt qui reçoit les demandes de retrait de contenus en vertu du DMCA (Digital Millennium Copyright Act), notamment celle qui avait valu le retrait de youtube-dl sur demande de la RIAA (Recording Industry Association of America). Pour voir le bon côté des choses, il n’y a pas eu de piratage ou de faille de sécurité d’exploitée. Le code source a été diffusé librement, même si c’est de façon accidentelle, aux clients — et non pas extrait d’un serveur compromis. Mais l’usurpation d’identité montre comment il est facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre sur GitHub. Sans doute un problème que l’entreprise devra régler si elle ne veut pas revoir un “Nat Friedman” faire des choses insensées sur GitHub…

Ars Technica, Jim Salter, “GitHub’s source code was leaked on GitHub last night… sort of.”

 

Projet Taara

Project Taara.

Project Taara. © X Development LLC.

Le projet Taara, porté par Alphabet, la maison-mère de Google, vise à développer la connexion à internet via un faisceau lumineux. Testée depuis quelque temps au Kenya, la technologie permet de couvrir des distances allant jusqu’à 20 km et peut offrir une bande passante atteignant jusqu’à 20 Gb/s, soit une connectivité suffisante pour que des milliers de personnes puissent regarder YouTube en même temps. Taara a pour objectif d’améliorer l’accès à l’internet haut débit et son coût pour les communautés de l’Afrique subsaharienne. Semblable à la technologie des câbles à fibres optiques, celle de Taara utilise la lumière pour transmettre les données, mais sans les câbles. Cela permet d’économiser grandement sur les frais d’infrastructures induits par le déploiement de la fibre optique, notamment quand il s’agit de passer au-dessus d’une rivière, d’un parc national ou encore dans les zones post-conflit où l’on trouve des mines antipersonnel. Le directeur général du projet Taara, Mahesh Krishnaswamy, explique que les liaisons Taara peuvent “offrir un moyen rentable et rapidement déployable d’amener l’accès à l’internet haut débit dans les régions éloignées”. Ce qui fait que l’utilité de la technologie peut largement outrepasser le cadre de l’Afrique subsaharienne et pourrait bénéficier à des communautés bien plus proches de nous, au Canada même, par exemple.

Project Taara.

X Development, “Taara.”

Ars Technica, Jon Brodkin, “Alphabet delivers wireless Internet over light beams from 20km away.”

 

Teslaquila ? ¡Ay, caramba!

Tesla tequila.

Tequila. © Tesla.

Elon Musk, un bon vivant qui ne dédaigne pas un bon petit verre, parfois accompagné d’un bon petit joint, a lancé un nouveau produit dérivé Tesla : une tequila. Bien sûr pas n’importe quelle bistouille : la bouteille de 75 cl de tequila añejo se détaille en effet à 250 USD sur le site de Tesla. Un añejo est généralement vieilli d’un à trois ans dans des fûts de chêne français et celui-ci, fait d’agave bleu du Jalisco, a été vieilli pendant 15 mois. On dit que la tequila d’Elon a des saveurs de “fruits secs et un léger nez de vanille avec une finale équilibrée de cannelle et de poivre”. Si vous êtes tenté, nous avons la douleur de vous apprendre que la Teslaquila n’est pas vendue au Canada pour des raisons tristement administratives et pire encore, que tous les stocks se sont envolés en très peu de temps, moins de 24 h. Des bouteilles du spiritueux se vendent maintenant sur eBay à des prix allant jusqu’à 2 500 USD. Souvenez-vous que, même si c’est un produit signé par le constructeur automobile le plus en vue du moment, boire ou conduire, il faut choisir.

The Verge, Elizabeth Lopatto, “Tesla’s Tequila exists, pricily.”