Récap de la semaine

Récap techno de la semaine - № 217 - Playdate, Ford+Digit, TuSimple+USPS, GitHub Sponsors, Google Glass

par Laurent Gloaguen,

24 mai 2019.

Playdate

Playdate. © Panic.

Panic est une étrange et amusante petite entreprise… Ses créateurs se sont fait connaître par des utilitaires particulièrement bien pensés à destination des développeurs sur macOS : le client FTP Transmit et l’éditeur de code Coda. Puis ils ont investi iOS avec par exemple Prompt, un client SSH. Ensuite, ils se sont lancés dans le jeu d’aventure — parce que, pourquoi pas ? – avec Firewatch, qui a rencontré un beau succès. Aujourd’hui, ils dévoilent un produit tout à fait inattendu : une petite console de jeu (74 x 76 x 9 mm) nommée Playdate, qui dispose d’un écran monochrome LCD (sans rétroéclairage) de 2,7 pouces (400 x 240 px) et d’une… manivelle. Celle-ci ne sert pas à recharger la batterie, mais elle est un contrôleur de jeu à part entière. Par exemple, dans le jeu Crankin’s Time Travel Adventure créé par Keita Takahashi (Katamari Damacy), la manivelle permet d’avancer ou de reculer dans le temps. Il n’y a pas de cartouches, les jeux se téléchargent via Wi-Fi. Ils viennent par « saisons » de 12 jeux, à raison d’un jeu par semaine. Des courts, des longs, des plus ou moins expérimentaux, des classiques. La première saison est incluse avec l’achat de la console (150 USD). Le design a été réalisé en collaboration avec les designers suédois de Teenage Enginering, créateurs du synthétiseur OP-1. Panic a développé son propre système d’exploitation, Playdate OS, et un kit de développement Lua et C, incluant un émulateur Mac et un débogueur, est proposé aux créateurs de jeux. Playdate sera disponible début 2020.

⇨ Mashable, “Playdate is one very adorable handheld gaming system.”

Ford envoie un robot humanoïde à votre porte

Digit-1. © Ford Motor Company.

Il y a déjà eu plusieurs expériences de véhicules autonomes de livraison, comme Nuro en Arizona. Mais il manque le dernier maillon à tous ces systèmes : vous devez aller chercher vous-même vos achats au véhicule garé devant chez vous. En collaboration avec Agility Robotics, les créateurs du bipède Cassie, le constructeur automobile Ford se propose d’adjoindre à ses véhicules un robot humanoïde, doté de deux jambes et deux bras, dénommé Digit-1, afin de déposer vos achats devant votre porte. Ce robot est capable de marcher sur des terrains accidentés, de monter des escaliers et de transporter des paquets de 20 kg. L’originalité du concept repose aussi sur l’étroite association fonctionnelle entre le robot et le véhicule. Par exemple, le robot pourrait bénéficier des données issues des caméras et du lidar de la voiture, et même de sa puissance de calcul. Aussi, le robot peut se recharger sur les batteries de la voiture, ce qui lui permet d’être plus léger et donc économe en énergie. L’entreprise prévoit de lancer un service de véhicules autonomes en 2021.

⇨ Ford Motor Company, “Meet Digit: a smart little robot that could change the way self-driving cars make deliveries.”

⇨ IEEE Spectrum, “Ford self-driving vans will use legged robots to make deliveries.”

Des camions autonomes pour USPS

Camion Navistar modifié. © TuSimple.

Le service des postes américain (USPS) va tester le transport de courrier par camion autonome. En collaboration avec la start-up californienne TuSimple, un test de deux semaines va être réalisé entre les centres de tri de Dallas (Texas) et de Phoenix (Arizona). Ce trajet long d’environ 1 700 km sera couvert par les camions autonomes de TuSimple en environ 22 h, à une vitesse moyenne de 80 km/h. Comme souvent dans ce genre de tests, au moins une personne sera présente dans la cabine de conduite afin de s’assurer que tout se passe bien. Les camions de TuSimple sont des Navistar modifiés dont le système de conduite repose principalement sur des caméras, comme c’est le cas pour les véhicules Tesla, plutôt que sur le lidar, même si chaque camion possède deux lidars. L’entreprise explique que les caméras permettent de voir jusqu’à environ 1 km alors que la portée des lidars est limitée à 250-300 m.

Le service postal dépense plus de 4 milliards de dollars par an en services de transport routier par l’entremise d’entrepreneurs en camionnage externes. Ces coûts ont augmenté en raison d’une importante pénurie de chauffeurs routiers. En 2018, l’industrie du camionnage a estimé qu’il faudrait 50 000 camionneurs de plus pour combler le déficit aux États-Unis. Les camions autonomes pourraient faire économiser des centaines de millions de dollars en éliminant les conducteurs humains ainsi qu’en évitant les limitations dues à la réglementation sur les horaires de travail. L’année dernière, USPS avait connu un déficit de 3,9 milliards.

⇨ The Verge, “US Postal Service will use autonomous big rigs to ship mail in new test.”

GitHub lance Sponsors

GitHub a lancé Sponsors, un outil en version bêta qui vous permet de soutenir financièrement vos développeurs favoris. N’importe qui avec un compte GitHub peut parrainer par le biais d’un paiement mensuel récurrent n’importe quel autre compte pour lequel la fonction Sponsors a été activée. Le programme n’est ouvert qu’aux développeurs open-source. À la fin de la première année de participation d’un développeur, GitHub versera un montant égal à la somme des contributions reçues par le développeur, à concurrence de 5 000 USD. Pour les 12 prochains mois, GitHub ne facturera pas de frais de traitement de paiement non plus. Le service ressemble à Patreon, mais l’avantage est ici que Sponsors est complètement intégré aux workflows GitHub. Lorsqu’un contributeur répond à votre question, trie votre problème ou fusionne votre code, vous pouvez vous rendre sur son profil — ou simplement survoler son nom d’utilisateur — pour sponsoriser son travail.

⇨ The GitHub Blog, “Announcing GitHub Sponsors: a new way to contribute to open source.”

⇨ TechCrunch, “GitHub launches Sponsors, lets you pay your favorite open-source contributors.”

Google Glass Enterprise Edition 2

Les lunettes à réalité augmentée de Google reviennent, mais cette fois-ci dans une version exclusivement à destination des entreprises. Les nouvelles Google Glass intègrent une batterie plus puissante (820 mAh au lieu de 570 mAh), un processeur Qualcomm Snapdragon XR1 (un SoC spécialisé pour les applications VR/AR) qui remplace l’Intel Atom de la génération précédente, 3 Go de RAM, 32 Go de stockage et un appareil photo 8 MP. L’afficheur fait 640 x 360 pixels, ce qui est identique à celui des Google Glass originales. L’OS est seulement Android 8.0 Oreo et le prix est de 1 000 USD. Une version « lunettes de sécurité », adaptée aux milieux industriels, est proposée. Étant un « produit entreprise », ces lunettes ne sont pas offertes au grand public. Si vous en voulez, il faut appeler un conseiller Google, vous apprêter à acheter une certaine quantité d’appareils et il vous restera à développer une application sur mesure répondant à vos besoins.

⇨ Ars Technica, “Google Glass still exists: Meet Google Glass Enterprise Edition 2.”