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L’Internet des objets : quelle sera la prochaine étape ?

7 décembre 2016.

Tout le monde a déjà entendu parler de l’Internet des objets (IoT en anglais) ; il s’agit certainement d’une des plus grandes « tendances » technologiques des dernières années. Son ampleur dépasse un peu l’entendement : en 2016, le nombre d’objets connectés à Internet a atteint près de 5 milliards, et en 2020, ce nombre pourrait être de 20 milliards 1. Et pourtant, le phénomène n’est toujours qu’à ses balbutiements.

Plusieurs analystes décrivent l’Internet des objets comme l’innovation qui changera le plus nos manières de vivre et de travailler ; c’est probablement celle qui apportera également le plus grand potentiel d’opportunités d’affaires. Après tout, Cisco estime que 99,9 % des éléments potentiellement connectables ne sont toujours pas en ligne 2.

À quoi peut-on s’attendre dans les prochaines années à ce sujet ? Voici quelques pistes de réflexion et quelques sphères de possibilités.

L’interopérabilité

Il y a déjà beaucoup d’applications existantes pour l’Internet des objets, mais la plupart ne permettent encore que simplement de contrôler un appareil à distance. Très peu de ces « objets » communiquent entre eux ; pourtant ce serait là que la véritable intelligence pourrait commencer. La vraie valeur à créer se trouve en effet au point de rencontre entre le simple fait de collecter (d’innombrables) données et de mettre celles-ci à profit.

Le domaine est encore très fragmenté et il y manque une composante cruciale, selon un rapport proposé par McKinsey 3 et basé sur l’étude de plus de 150 cas représentatifs : l’interopérabilité. « Une meilleure interopérabilité entre les systèmes IoT est critique. Pour bien atteindre le potentiel économique rendu possible par l’Internet des objets, l’interopérabilité est nécessaire dans environ 40 % des situations, et ce pourcentage atteint 60 % pour certaines fonctionnalités. »

On peut donc supposer qu’un fort travail en amont sera nécessaire pour surmonter les défis manufacturiers, tout comme ceux relatifs aux systèmes d’exploitation, aux supports, aux interfaces… « Pour que l’IoT réussisse, des interfaces ou des APIs ouvertes devraient être favorisées […] et de nouveaux standards créés 4.. »

L’optimisation et la prédiction

À l’heure actuelle, seule une infime partie des données générées par l’Internet des objets est utilisée (plusieurs sources parlent de 1 %), alors que le reste n’est souvent même pas pris en considération. C’est parce que la plupart des applications ont des scénarios d’utilisation beaucoup plus restreints que les possibilités technologiques ne le permettent, servant par exemple uniquement à détecter des anomalies lorsqu’elles surviennent.

Mais les possibilités sont beaucoup plus vastes lorsqu’on considère les capacités qu’ont ces données d’apporter une certaine perspective. Les plus grands succès reliés à l’IoT proviennent de projets qui réussissent à exploiter l’ensemble des données pour optimiser leurs propres capacités à moyen et à long terme, et même à prédire des comportements désirables, des situations probables ou encore des problèmes éventuels.

L’avènement des senseurs

Toutes les sources en parlent : l’Internet des objets de demain ne dépendra pas seulement des ordinateurs ni même des appareils intelligents ou autres machines comportant des processeurs, mais également beaucoup du simple pouvoir des senseurs. Selon Forbes, « une large part de l’IoT ne sera pas constitué d’appareils intelligents, mais plutôt de senseurs. Ces minuscules innovations peuvent être intégrées dans presque tout […] Ceci permettra aux entreprises d’amasser plus de données, mais surtout plus de rétroaction réelle et spécifique sur la manière dont les gens utilisent le produit ou l’équipement, et même quand ceux-ci font défaut 5. »

L’avenir des « wearables » ?

Il y a quelques années à peine, l’industrie des « wearables », ces appareils connectés que l’on porte sur soi (par exemple des montres et des vêtements), semblait promise à un brillant avenir au sein de l’IoT, si l’on en croit à tout le moins les plateformes de financement participatif !

Mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Il semblerait que dans la pratique, l’adoption ne suit pas le battage médiatique. Un rapport en particulier stipule que « jusqu’à un tiers des gens qui achètent ce genre de technologie cessent de l’utiliser dans les six premiers mois. D’autres études sont même encore plus pessimistes, estimant qu’environ la moitié de ces appareils intelligents sont oubliés dans un tiroir ou sont vendus sur eBay peu après leur achat… 6 »

Paradoxalement, même si ces derniers chiffres témoignent du fait (par ailleurs loin d’être nouveau) qu’acheter des gadgets ne suffit malheureusement pas pour retrouver la forme, cela n’empêchera certainement pas les gens d’essayer. Le segment est amené à connaître un pourcentage de croissance dans les trois chiffres (!), selon certains analystes 7.

Références

  1. Forbes: 17 “Internet Of Things” Facts Everyone Should Read.
  2. Telefonica: 6 facts you should know about the IoT in 2016.
  3. McKinsey: Unlocking the potential of the Internet of Things.
  4. McKinsey: Ibid.
  5. Senuron: The Role of Sensors in the Industrial IoT.
  6. Telefonica: Ibid.
  7. IDC: Apple Debuts at the Number Two Spot as the Worldwide Wearables Market Grows 223.2% in 2Q15, Says IDC.