Qualité et vision de haut niveau à l’honneur au CanUX 2016
Cette année, nous étions quatre Spiriens à assister au CanUX, le plus grand rassemblement de “UX’ers” au Canada. C’était une première pour moi et je vous partage mes impressions sur l’évènement.
Deux thèmes majeurs me sont restés en tête : la qualité et la vision de haut niveau. La qualité peut être difficile à quantifier et mesurer à première vue, mais les retombées d’une marque qui est honnête, fidèle à ses valeurs et de qualité, se font sentir pendant plusieurs années. La vision haut niveau est aussi très importante pour un produit. Cette vision ne doit pas être seulement basée sur des fonctionnalités, mais aussi sur l’expérience utilisateur. Un bon produit en est un qui sait faire la balance entre planification et construction, et entre fonctionnalité et expérience.
Les conférenciers les plus marquants
Les citations Twitter sont extraites du compte @canuxconf qui résumait les moments marquants de l’événement.
Lynsey Thornton, directrice de la recherche utilisateur chez Spotify, est venue nous parler d’équipe qui grandit, de l’importance de trouver des personnes complémentaires, de ne pas négliger l’effet négatif des zones creuses après les périodes de changements, et d’investir sur les membres de l’équipe plutôt que dans la structure bureaucratique autour.
Peter Morville, auteur réputé de plusieurs livres dans le domaine de l’architecture d’information, nous a parlé de la qualité qui est liée au contexte et à la culture pour laquelle nous créons. Aussi, il est important de mélanger planification et exécution tout au long d’un projet. Il n’est pas utile de tout planifier dès le début, et il est préférable de progresser de manière itérative tout en ayant une vision globale en tête.
Peter Morville : “Plan/Do, Build/Think” — Crédit CanUX.
Dave Hale, quant à lui, avait des histoires d’horreurs à nous raconter. Sa conférence était sur le design de maison hantée. Vraiment très intéressant comme conférence, car habituellement on tend à enlever les “points de frictions” de nos designs, et lui, il en ajoute ! J’aime aussi beaucoup son idée qu’une expérience peut se représenter plus aisément à l’aide d’une chanson que par des seuls mots.
Andrew Mayfield, nous a dit de ne jamais sous-estimer le pouvoir de la qualité. N’ayez jamais peur d’en faire plus pour vos utilisateurs.
Alan Cooper, véritable vedette du monde du UX, pionnier de l’utilisation des personas, est venu dire le mot de la fin. Sans nul doute la présentation la plus forte en sens et réflexions. Quelle est la responsabilité des designers dans le monde de demain que nous concevons ?
Ovation pour Alan Cooper. – Crédit CanUX.
Du côté de la pratique
La conférence de Meena Kothandaraman se résume par un excellent diagramme qui peut aider nos clients à prendre conscience où il en sont dans leur processus de conception d’application et de validation auprès des usagers. Dénommé le (N) credible Framework, il est simple et facile à utiliser.
Crédit Twig+fish research practice.
Meghan Armstrong anime des ateliers UX et a conçu une série d’outils qui aident à la participation à ces activités. Sa conférence se nommait “making the invisible visible” et c’est justement parfois un point plus difficile avec nos clients : comment montrer la valeur ajoutée dans des éléments qui leurs sont plus difficiles à appréhender. Avoir des feuilles de route mettant les clients en confiance et les engageant dans le processus sont une bonne piste.
Crédit Habanero Consulting.
En résumé
Pour la plupart, les conférences étaient bonnes, voire excellentes. Les présentateurs avaient de l’assurance et étaient visiblement habitués à faire des présentations devant 500 personnes. Cependant, pour ce qui est des sujets, je suis demeurée un peu sur ma faim. Mes attentes étaient de trouver des moyens plus concrets de mise en pratique des connaissances, alors que les présentations étaient souvent plus un survol du monde du UX.
Les conférences se déroulaient sur deux jours dans le magnifique Musée canadien de l’histoire (anciennement le Musée des civilisations) à Gatineau. Personnellement, étant de Montréal, j’aurais préféré que tout soit condensé en une journée avec différentes parcours d’ateliers et conférences. J’aurais aimé que l’on puisse se séparer au cours de la journée et revenir aux points communs, discuter de nos apprentissages variés.
De plus, l’espace était très bruyant, ce qui ne facilitait malheureusement pas les échanges entre participants.
Malgré des conférences moins intéressantes et quelques anicroches dans l’organisation, j’ai bien aimé CanUX, mais je ne sais pas si j’ai aimé suffisamment l’événement pour y retourner l’an prochain.
Le mot de la fin
Le UX est tentaculaire. Il s’insère dans toutes les disciplines d’ingénierie logicielles. Design, QA, gestion de projet, stratégie, contenu, intégration, développement… il est partout. Le UX, c’est une philosophie de travail basée sur l’humain, la qualité, l’éthique, la vision. Il apporte de nouvelles perspectives au retour sur investissement. Toute une industrie s’efforce de faire de meilleurs logiciels et veut changer le monde, une app à la fois.