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Cobolistes activement recherchés

15 avril 2020.

Bell Labs.

Bell Labs, 1967. © Lawrence ‘Larry’ Luckham.

Alors qu’un nombre sans précédent de personnes se retrouvent sans emploi, au moins 12 États américains ont de vieux systèmes programmés en COBOL (un langage vieux de 60 ans) pour gérer les allocations chômage. Et bien naturellement, ces systèmes ne sont pas en mesure de supporter la montée en charge. Le gros problème, c’est que les développeurs COBOL qui pourraient faire évoluer ces systèmes sont devenus d’une extrême rareté et qu’il n’y a aucune chance qu’une relève arrive (le COBOL n’est plus enseigné nulle part et même s’il l’était, il n’attirerait aucun étudiant). Pour répondre à l’urgence de la situation et en collaboration avec l’Open Mainframe Project, IBM vient de publier un cours de programmation COBOL et a ouvert un forum d’entraide monitoré par des cobolistes confirmés. Mais il faut savoir que la syntaxe COBOL ne ressemble en rien à aucun langage moderne et que son apprentissage est pour le moins rebutant, ce qui devrait refroidir plus d’une bonne âme prête à aider. Et pourquoi certains États affrontent-ils une telle situation ? Bien évidemment en raison de coupes dans le budget public pendant des décennies. De quoi faire réfléchir pour l’avenir.

Cette incroyable actualité nous donne cependant l’occasion de ressortir la vieille blague dont nous ne nous lassons pas : un programmeur COBOL avait fait tant d’argent avec le bogue de l’an 2000 qu’il avait pu se payer une cryogénisation très haut de gamme. Bien plus tard, il est ressuscité d’entre les morts, et il demande pourquoi on l’a décongelé : “Nous sommes en l’an 9999. Et vous connaissez COBOL.”

Sur le sujet des antiquités, vous pouvez aussi lire notre article “Les coûts des systèmes hérités”.

The Verge, Makena Kelly, “Unemployment checks are being held up by a coding language almost nobody knows.”