L’ère du 5G arrive…
La croissance du mobile ne se dément pas à l’échelle mondiale et Cisco prévoit que plus de 5,5 milliards de personnes utiliseront un appareil mobile d’ici 2021, soit près de 8 personnes sur 10 ! L’entreprise prévoit également que durant la même période, la consommation des données mobiles sera multipliée par 7 au niveau mondial et par 5 au Canada, ce qui représente une croissance annuelle soutenue de 36 %.
Plus proche qu’on ne le croit
La croissance des besoins en connectivité augmente en fonction du nombre de plus en plus important d’appareils connectés, non seulement les téléphones, mais aussi, et de plus en plus, les objets connectés (Internet des objets). On n’a par ailleurs qu’à penser aux automobiles intelligentes et autonomes de demain, qui s’alimenteront d’abord et avant tout de données et qui auront besoin, on peut supposer, d’un débit important et fiable afin d’aider en direct à la prise de décisions.
Les grandes entreprises de télécom, ici et ailleurs, ont déjà entrepris des tests de réseau 5G en 2016 et certaines, telles qu’AT&T et Verizon, prévoient des déploiements dans certains marchés-clés dès cette année. En utilisant différentes bandes de fréquences en simultané, les vitesses de téléchargement atteintes sont extrêmement élevées. Les tests effectués au Canada par Bell et Telus démontraient en effet des vitesses jusqu’à 6 fois supérieures au 4G.
Le 5G NR
Qualcomm, qui avec Intel est l’un des plus importants fournisseurs de modems pour appareils mobiles, vient de dévoiler ce qui sera sans doute la pierre angulaire des prochains réseaux 5G. Le 5G NR (pour New Radio) permet de combiner plusieurs types de fréquences, tout en éliminant presque la latence (ou temps de connexion). Cette technologie offrirait de nombreux avantages, par exemple la conservation des tours cellulaires existantes grâce à la combinaison de fréquences, ce qui permettrait aux opérateurs de déployer beaucoup plus rapidement (et à moindre coût, il ne faut pas l’oublier) leurs nouveaux réseaux 5G.
Pour l’instant, la technologie dévoilée par Qualcomm permettrait d’atteindre des vitesses supérieures sur les réseaux LTE existants, soit 1,2 Gbit/s, ce qui est vraiment plus élevé que les meilleures vitesses offertes actuellement à domicile. On est cependant bien loin des vitesses promises à terme par le 5G — qui permettrait d’atteindre un chiffre pour l’instant presque incroyable de 45 Gbit/s.
La capacité versus la vitesse
Il faut par contre souligner que la capacité, bien plus encore que la rapidité de téléchargement, demeure au centre des développements actuels. Le grand patron de la technologie chez Qualcomm, Matt Grob, teste actuellement des scénarios où plus de 100 000 appareils seront simultanément connectés dans un même quartier urbain. « Nous voulons produire des centaines de mégabits pour une application même lorsque le système a de multiples utilisateurs… Nous devons supporter des cas d’utilisation très dense, » a-t-il expliqué.
Quand on pense à tous les thermostats, toutes les ampoules, toutes les infrastructures municipales, tous les senseurs d’un même pâté de maisons qui pourraient bientôt être connectés… On peut mieux comprendre la nécessité de se doter d’infrastructures suffisantes pour répondre à des besoins en bande passante qui selon toute vraisemblance tendront à exploser dans les prochaines années. Et ce, même indépendamment des utilisateurs de type humain. Ce n’est pas pour rien qu’Aicha Evans, vice-présidente directrice des communications chez Intel, parle de l’ère du 5G en disant « Les machines s’en viennent ».
Précisons toutefois que la technologie n’est pas encore tout à fait gravée dans le marbre pour un déploiement à très grande échelle des réseaux 5G : la spécification complète du 5G (Release 15) n’est en effet pas attendue avant septembre 2018, selon l’organisme de standardisation 3GPP. Une large disponibilité du 5G devrait voir le jour qu’en 2020, tandis que les analystes chez Ovum prédisent 24 millions d’abonnés à la fin de 2021.