Logo Spiria

Récap techno de la semaine - № 162 - Tesla, Louis Vuitton Echo, Fribo, Autodesk et hip-hop, robots avocats

6 avril 2018.

Moments difficiles pour Tesla

Tesla crash.

Accident à Mountain View. © ABC News.

Les nuages noirs s’amoncellent dans le ciel au-dessus de Tesla. Début avril, son cours en bourse a chuté en dessous des 260 USD, annulant toute la progression réalisée en un an, alors qu’en juin dernier, le titre caracolait à plus de 380 USD. Sa capitalisation boursière est repassée derrière GM et se situe maintenant à peu près au niveau de celle de Ford. La raison ? Une succession rapprochée de mauvaises nouvelles. Pour commencer, le 23 mars, une Model X avec l’autopilote activé a percuté violemment une glissière de séparation de trafic sur une autoroute à Mountain View en Californie. Son conducteur est mort et les photos de l’automobile dans un piètre état ont fait le tour du monde. Venant quelques jours après l’affaire de l’auto Uber qui a tué un piéton à Tempe, en Arizona, cela n’a pas aidé à donner une image positive de la conduite autonome au grand public. Ensuite, les objectifs de production de la Model 3 ne sont encore pas atteints. L’objectif fin 2017 était de produire 5 000 véhicules par semaine, mais ce sont en fait que 2 400 Model 3 qui ont été livrés sur toute l’année 2017 ! Aujourd’hui, la production atteindrait 2 000 par semaine, mais on est encore loin des chiffres qui permettrait de livrer les 500 000 précommandes dans des délais raisonnables. Enfin, Tesla a été obligé d’organiser le plus grand rappel de véhicules de son histoire avec 123 000 Model S produites avant avril 2016 qui connaissent des problèmes de boulons du système de direction assistée qui peuvent souffrir de corrosion prématurée. Dans ce contexte, le poisson d’avril d’Elon Musk, qui a twitté “nous sommes tristes d’annoncer que Tesla est complètement et totalement en faillite”, n’a pas fait rire tous les investisseurs.

Recode, “Tesla’s latest Autopilot crash is just one of many problems it is now dealing with.”

 

Louis Vuitton Echo

Louis Vuitton Echo.

LV Echo. © Louis Vuitton.

Le maroquinier Louis Vuitton, connu pour ses sacs et bagages hors-de-prix ornés de voyants monogrammes qui vous transforment en publicité ambulante pour la marque de luxe, se lance dans la haute technologie avec la même recette de base : hors de prix + monogramme. Il a ainsi lancé LV Echo, un traceur de bagages à 425 CAD qui permet de localiser votre valise à 4 000 CAD dans différents aéroports internationaux. Ce traceur utilise la technologie Monarch de Sigfox, qui a la particularité de ne pas reposer sur les réseaux de téléphonie mobile ou sur le WiFi, mais sur un réseau spécialisé IoT/M2M, c’est à dire dédié aux communications à bas débit, sur des fréquences radio allant de 862 à 928 MHz (Ultra Narrow Band) suivant les zones géographiques. Un réseau sur des fréquences inférieures au kHz n’est pas adapté au haut débit, mais a plein d’avantages spécifiques : il existe en UNB des fréquences qui ne requièrent pas de licences d’utilisation, la portée des ondes est très longue, la réception/émission est bien moins énergivore pour les appareils connectés. Le LV Echo sait s’adapter automatiquement aux fréquences radio utilisables dans les différentes régions du globe. Grâce à un capteur de lumière, il peut aussi détecter les ouvertures du bagage et générer une alerte. L’appareil a une autonomie de six mois et est livré avec trois ans d’abonnement au service Sigfox. Il fonctionne dans plus d’une centaine d’aéroports internationaux, mais encore aucun au Canada. L’application partenaire pour visualiser la position de son précieux bagage est disponible pour Android et iOS.

Circuit Breaker, “Louis Vuitton made a $370 luggage tracker.”

 

Fribo, un robot pour contrer la solitude

Fribo.

Fribo. © Yonsei University/KAIST.

En Amérique du Nord comme en Asie, de plus en plus de jeunes de 18 à 35 ans vivent seuls. En Corée, où le phénomène est très important, des chercheurs tentent de trouver des solutions pour diminuer le sentiment de solitude. Le mois dernier, lors de la conférence internationale ACM/IEEE sur l’interaction homme-robot, des roboticiens coréens ont présenté un robot appelé Fribo, qui est conçu pour permettre aux jeunes adultes qui vivent seuls de maintenir des liens quotidiens avec leurs camarades et qui le fait en écoutant ce qui se passe dans votre vie et celle de vos amis. Fribo fonctionne en effet en écoutant les bruits de la vie quotidienne. La reconnaissance vocale du robot est minimale (et il n’enregistre pas les voix), c’est donc bien plus confidentiel que quelque chose comme Alexa. C’est aussi plus intelligent à bien des égards, avec la capacité de comprendre ce qui se passe dans l’environnement en simplement analysant les bruits. Fribo peut reconnaître des bruits comme un aspirateur en marche, un micro-ondes, une machine à laver, une porte de réfrigérateur s’ouvrant ou se fermant, les bruits de portes, etc. Avec le temps et peu d’aide, il est capable d’apprendre ce que signifient les nouveaux bruits. Le robot possède également un capteur à ultrasons pour détecter si vous êtes dans la pièce ou non, ainsi que des capteurs de température, d’humidité et de lumière ambiante. Lorsqu’un Fribo entend un bruit qu’il reconnaît dans votre maison, il envoie un message aux Fribo de vos amis, par exemple : “Oh, quelqu’un vient d’ouvrir la porte du réfrigérateur. Je me demande qu’est ce que votre ami va manger.” Si le concept pour paraît étrange, voire franchement bizarre, les premiers essais ont donné des résultats positifs. Une jeune en témoigne par exemple : “Fribo m’a aidé à briser le silence et le vide que je ressentais à la maison après le travail. C’est une expérience différente de la télévision parce qu’elle donne des informations sur les activités de mes amis. Le robot semble être une créature vivante.” Toutefois, l’étude ayant été menée en Corée, les chercheurs notent qu’ils ne sont pas tout à fait sûrs de la réussite de Fribo dans d’autres contextes culturels.

IEEE Spectrum, “Fribo: a robot for people who live alone.”

 

Hip-hop et architecture

Roxanne Shante - Autodesk Tinkercad.

Roxanne Shante, pionnière du hip-hop, utilise Tinkercad pour inspirer les participants. © Autodesk.

Les camps Hip Hop Architecture, soutenus par Autodesk, seront présents dans 17 villes américaines sur une période de cinq mois afin d’offrir aux jeunes issus des groupes sous-représentés la possibilité de se familiariser avec le domaine de l’architecture. Autodesk crée des logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) qui sont utilisés dans de nombreux domaines, y compris l’architecture ; l’entreprise s’est associée au Collectif des arts urbains, un organisme qui présente aux communautés sous-représentées la possibilité de carrières en sciences, en technologie, en génie, en art et en mathématiques par le biais de camps. Ces camps gratuits, qui durent généralement une semaine ou un week-end, permettent de mettre en contact des jeunes de 10 à 17 ans avec les disciplines de l’architecture et de l’urbanisme, au travers entre autres l’utilisation du logiciel Tinkercad d’Autodesk. Les éléments musicaux du hip-hop, comme le rythme et la structure, sont utilisés pour inspirer le design. Mike Ford, l’architecte qui a cofondé le collectif et qui a créé les camps, espère qu’à l’avenir, les communautés seront conçues et construites par ceux qui y vivent. “Les camps Hip Hop Architecture exposent les générations futures à des carrières potentielles en design et donnent aux enfants l’occasion de réfléchir de façon critique à ce à quoi leurs communautés pourraient ressembler à l’avenir”, a déclaré Kurtis Blow, artiste hip-hop et cofondateur du Universal Hip Hop Museum. “Avec le Collectif des arts urbains et Autodesk, nous donnons une voix aux communautés qui étaient auparavant sans voix.”

Cnet, “Autodesk seeks to reach future architects through hip hop.”

 

Les robots avocats s’attaquent aux contraventions

Parking ticket.

Contravention de stationnement. © iStock.

Le jeu du chat et de la souris entre les municipalités et les destinataires de contraventions de stationnement s’est intensifié. Découvrez les bots avocats qui vont contester les contraventions de stationnement pour vous, et qui pourraient coûter cher aux villes. DoNotPay, par exemple, est un service de bot en ligne gratuit qui simplifie la façon dont vous pouvez contester les contraventions de stationnement. Cela a permis à un plus grand nombre de personnes de contester des contraventions jugées injustes, mais cela a aussi ouvert la porte à des abus potentiels du système, ce qui pourrait entraîner une perte de revenus pour les municipalités. Le bot guide les utilisateurs à travers une série de questions, pour déterminer par exemple si le bordereau d’infraction comporte des informations incorrectes, et génère une demande à soumettre à la ville. Certains robots avocats, comme WinIt, perçoivent des honoraires, mais seulement si les recours sont couronnés de succès. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, DoNotPay a entraîné le rejet de plus de 450 000 contraventions de stationnement, soit 13 millions de dollars d’amendes.

Recode, “Lawyer bots take the hassle out of fighting parking tickets and property taxes — and could cost local governments real revenue.”