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Récap techno de la semaine - № 234 - Vieux mots de passe, macOS Catalina, projet Gem, ZFS sur Ubuntu et IVY REC

11 octobre 2019.

Mots de passe du passé

VT100 video display terminal, Digital Equipment Corporation, circa 1984.

Terminal vidéo VT100, Digital Equipment Corporation, verc 1984. CC BY 2.0, Jason Scott.

BSD (Berkeley Software Distribution) est une version d’Unix née il y a 42 ans, qui a eu son heure de gloire dans l’histoire des ordinateurs. À l’époque, les menaces informatiques n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui et les technologies de sécurisation étaient bien moins avancées. Ainsi, la fonction de hachage (DEScrypt) protégeant les mots de passe, qui était à la fine pointe de la technologie il y a 40 ans, est maintenant simple à casser, d’autant plus que les mots de passe étaient alors limités à 8 caractères. Et, aussi bizarre que ça puisse paraître aujourd’hui, les hachages de mots de passe de certains créateurs de BSD ont été inclus dans du code source accessible au public. C’est comme cela que Leah Neukirchen, une développeuse allemande, a pu décoder les mots de passe de pionniers de l’informatique trouvés dans le code source de 3BSD, une version datant de 1979.

Dennis Ritchie, le co-inventeur de BSD, avait par exemple utilisé comme mot de passe « dmac » (son deuxième prénom était MacAlistair). Stephen R. Bourne, créateur du shell Unix qui porte son nom, avait choisi « bourne ». Eric Schmidt, aujourd’hui président exécutif du groupe Google Alphabet, faisait confiance à « wendy!!! » (le nom de sa femme). Et Stuart Feldman, auteur de l’outil make et du premier compilateur Fortran 77, utilisait « axolotl » (le nom d’une salamandre mexicaine). Un mot de passe qui a pris un peu plus de temps à trouver (4 jours de calcul sur une carte AMD Radeon Vega64) fut celui de Ken Thompson : « p/q2-q4! », qui est la notation d’une classique ouverture aux échecs.

Ambystoma mexicanum.

Axolotl, Ambystoma mexicanum. WikiMedia, CC BY-SA 3.0.

Ars Technica, Dan Goodin, “Forum cracks the vintage passwords of Ken Thompson and other Unix pioneers.”

 

macOS 10.15 Catalina

Santa Catalina Island (California).

Île Santa Catalina (Californie). © Apple.

La 16e version du système d’exploitation anciennement appelé OS X vient de sortir ! Si vous voulez en savoir plus sur Catalina, il vous faut lire la traditionnelle « Ars Technica review » (liée ci-dessous) qui détaille en profondeur tous les aspects du nouveau système. Parmi les nouveautés notables, on trouve le Projet Catalyst qui facilitera le portage d’applications iPad vers le Mac, le démantèlement d’iTunes en plusieurs applications, la fonction Sidecar qui permet d’utiliser un iPad comme écran externe et le verrouillage des Mac dotés d’une puce T2 en cas de perte ou de vol. Mais pour l’utilisateur lambda, la grande « nouveauté » sera peut-être l’abandon du support des applications 32 bits. Un abandon qui risque d’affecter plus particulièrement les joueurs qui vont perdre pas mal d’importants classiques dans leur ludothèque. De nombreux titres portés sur le Mac par Aspyr ne seront pas mis à jour vers 64 bits. On trouve dans la liste des références de l’histoire du jeu comme la série des Call of Duty, Bioshock Infinite, Borderlands : The Pre-Sequel, Civilization IV, Quake 4, la série des Star Wars, Tomb Raider 2, etc. De nombreux titres vont aussi disparaître du côté de Feral Interactive avec la série des jeux Lego et possiblement BioShock 1 & 2.

Si vous voulez connaître la liste des applications dont vous devrez faire le deuil si vous passez à Catalina, sélectionnez « À propos de ce Mac » dans le menu pomme, puis « Rapport système ». Dans la colonne de gauche, cliquez sur « Logiciel/Applications » ; vous avez ainsi accès à la liste de toutes les applications 32 bits qui se trouvent sur votre disque dur.

Rock Paper Shotgun, Natalie Clayton, “MacOS's 32-bit-breaking Catalina update is live, wreaking havoc on classic game collections.”

Ars Technica, Andrew Cunningham, “macOS 10.15 Catalina: The Ars Technica review.”

 

Project Gem

Project Gem.

Project Gem. © Essential.

Malgré l’échec commercial de son premier téléphone, le PH–1 et une importante diminution de ses effectifs, le constructeur Essential, créé et dirigé par Andy Rubin, le « père d’Android », a présenté un nouveau téléphone. Avec son étrange format qui fait penser à une télécommande de télé, ce téléphone se distingue clairement de tous les autres sur le marché. Andy a posté plusieurs photos sur son compte Twitter de ce qui semble être des prototypes fonctionnels. Si l’on voit que le téléphone existe en 4 couleurs métallisées du plus bel effet (à moins que la discrétion soit l’une de vos valeurs), on ne sait rien de plus sur ce mystérieux appareil. Apparemment, il fonctionnerait avec un fork d’Android et n’aurait pas accès aux Services Google Play (mais utiliserait la solution open source microG). Est-ce que ce nouveau téléphone au format très audacieux pourra sauver Essential ? Tous les observateurs sont unanimement dubitatifs.

Ars Technica, Ron Amadeo, “Essential’s new smartphone has the aspect ratio of a TV remote.”

 

ZFS “expérimental” avec Eoan Ermine

Eoan Ermine installation.

Installateur d’Eoan Ermine.

Dans la prochaine version d’Ubuntu (19.10, « Eoan Ermine »), on trouvera un support de ZFS dans son installateur, ce qui en fera la première distribution Linux à proposer un support natif de cet excellent système de fichiers. Ce support restera cependant qualifié d’expérimental dans les premiers temps – « expérimental » voulant dire que vous n’êtes pas encouragés à faire ce genre d’installation sur une machine utilisée en production. Rappelons que le système ZFS offre de nombreux avantages comme la possibilité de réaliser des « instantanés » (snapshots) d’un disque qui permettent de rétablir en un instant et très facilement des états précédents (par exemple, après une mise à jour ratée du système), la capacité de gérer plusieurs disques façon RAID, la vérification de l’intégrité des données, la protection contre la corruption et l’autoréparation, la prise en charge de très grandes capacités de stockage, une bonne performance, la réplication, etc. Si vous avez le goût de jouer avec la nouvelle implémentation de ZFS dans Ubuntu, nous vous invitons à lire l’intéressant article de Jim Salter sur Ars Technica.

Ubuntu Blog, “didrocks”, “Enhancing our ZFS support on Ubuntu 19.10 – an introduction.”

Ars Technica, Jim Salter, “A detailed look at Ubuntu’s new experimental ZFS installer.”

 

Canon IVY REC

Canon IVY REC.

Canon IVY REC. © Canon U.S.A., Inc.

Après une campagne de financement IndieGoGo réussie, Canon USA lance officiellement l’IVY REC : un appareil photo “clippable” et sans écran, conçu pour les amateurs de plein air qui veulent un appareil plus robuste et moins encombrant que leur téléphone pour documenter leurs aventures. À l’intérieur, on trouve un capteur CMOS 13 MP qui peut enregistrer des photos de 4 160 x 3 120 px ou des vidéos 1080/60 fps. Comme il n’y a pas d’écran, vous aurez besoin d’utiliser le clip comme un « viseur » pour cadrer vos photos. Mais vous pouvez aussi coupler le IVY REC avec votre téléphone via Bluetooth et WiFi pour des cadrages plus précis. L’appareil photo est également à l’épreuve des chocs et étanche à l’eau jusqu’à 2 m. La caméra est disponible en Riptide (bleu), Avocado (vert) et Dragon Fruit (rose), et elle sera disponible courant octobre. Vous pouvez précommander la vôtre dès aujourd’hui pour 130 USD (170 CAD).

The Verge, Cameron Faulkner, “Canon’s small, clippable Ivy Rec camera will be available on October 16th.”