Logo Spiria

Des puces YouTube

22 avril 2021.

Google Argos VCU.

Argos Video Coding Unit. © Google/YouTube.

La plateforme YouTube fait appel à un gigantesque volume de puissance de calcul qui est affecté à presque une seule et même tâche : le transcodage de vidéos. En effet, chaque fois qu’un utilisateur télécharge une vidéo, les serveurs de YouTube la déclinent en plusieurs tailles (une douzaine de versions différentes — il s’agit de ne pas envoyer un fichier 4K ou 8K à quelqu’un qui visionne sur son téléphone…) puis les réencodent avec un codec de compression pour économiser de la bande passante. Cette opération s’appelle le transcodage et elle est très gourmande en calcul. Les codecs les plus modernes et performants, c’est-à-dire ceux qui préservent le mieux la qualité des images tout en compressant autant que les autres, sont aussi les plus demandants en matière de calcul. Par exemple, le VP9 offre, à poids de fichier égal, une qualité d’image bien supérieure que le classique H.264, mais il lui faut 5 fois plus de temps de calcul.

Pour améliorer la qualité et la vitesse du transcodage, Google (qui possède YouTube) a donc décidé de se lancer dans le développement de ses propres puces dédiées à l’opération. Baptisées Argos, ces puces promettent un gain d’efficacité de 20 à 30 fois, ce qui n’est pas rien. Aujourd’hui, si vous publiez une vidéo 8K, les serveurs de YouTube doivent produire des versions 144p, 240p, 360p, 480p, 720p, 1080p, 1440p, 2160p et 4320p afin que chaque utilisateur qui regarde votre film puisse recevoir une version adaptée à sa taille d’écran et à sa connectivité au réseau. C’est énorme et c’est le défi que doit relever Google avec Argos pour répondre à la demande grandissante et aux exigences des nouveaux formats de vidéo tout en maintenant la qualité du service.

Ars Technica, Ron Amadeo, “YouTube is now building its own video-transcoding chips.”

2021-04-22