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73 000 noms de domaines en .eu suspendus

11 février 2021.

Brexit.

© iStock.

Mais quelle est donc leur faute pour mériter une suspension de la part du gestionnaire de registre EURid, l’organisme qui gère les extensions .eu et .ευ (en alphabet grec) et plus de 3,5 millions de noms de domaines ? La réponse est toute simple : ces noms de domaines ont été enregistrés par des personnes ou entités domiciliées en Grande-Bretagne, pays qui ne fait plus partie de l’Union européenne depuis le 1er janvier. EURid indique qu’au début de l’année, plus de 81 000 noms de domaine dont les titulaires avaient pour code-pays GB/GI (Grande-Bretagne/Gibraltar) ont été transférés au statut “suspendu”. À ce jour, plus de 8 000 de ces noms de domaine ont été rétablis après avoir eu la possibilité de démontrer leur conformité avec le cadre réglementaire du .eu, c’est-à-dire d’avoir une adresse physique dans l’Espace économique européen (soit les 27 états membres de l’UE, plus les membres de l’Association européenne de libre-échange qui sont l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse). Initialement, l’EURid avait donné le 31 mars comme date limite pour régulariser ces noms de domaines, mais l’ultimatum a été reporté au 1er juillet. Le 1er janvier 2022, les noms de domaines non régularisés seront révoqués du registre et deviendront donc disponibles à l’enregistrement. En 2018, les Britanniques possédaient 317 000 domaines en .eu, ce qui n’est pas énorme en regard d’un registre de 31,5 millions de noms. Avec l’arrivée du Brexit, beaucoup avaient choisi de ne pas renouveler, ce qui fait qu’il ne restait que 81 000 domaines à la date de sortie de la Grande-Bretagne. On notera que dans l’opération, Leave.EU, l’important groupe de pression politique qui soutenait le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne lors du référendum de juin 2016, a perdu son nom de domaine et son site n’est plus accessible. Le moins qu’on puisse dire est que le Brexit a des conséquences parfois inattendues.

The Register, Kieren McCarthy, “British owners of .eu domains given an extra three months to find a European address.”

2021-02-11